• Au moment où le Gouvernement s’apprête à engager une nouvelle réforme pour le financement des retraites, la situation économique et sociale particulière dans les départements d’outremer devrait être prise en compte pour un meilleur partage des efforts entre les générations.

    Les dispositifs de défiscalisation ou encore les mesures qui résulteraient d’une « régionalisation » de l’emploi ne suffiront pas à faire baisser le chômage, en particulier celui des jeunes sur lesquels est déjà reporté tout le poids du financement des retraites par l’augmentation de la durée de cotisation.   

    Nos parlementaires devraient collectivement se saisir de l’opportunité qu’offre cette nouvelle réforme du financement des retraites pour proposer au Gouvernement une adaptation audacieuse pour les DOM, permettant de favoriser l’emploi des jeunes et la solidarité intergénérationnelle.

    En marge de cette adaptation exceptionnelle, ils devraient également proposer au Gouvernement une contribution visant à étendre à toutes les pensions, le prélèvement social d’assurance maladie car celui-ci ne s’applique aujourd’hui qu’aux seules maigres retraites des anciens salariés du secteur privé.

    L’adaptation exceptionnelle consisterait à permettre le départ à la retraite de tous les actifs à l’âge de 60 ans quelle que soit leur durée de cotisation, et serait applicable jusqu’en 2025. Les retraités bénéficieraient d’un revenu de remplacement calculé sur leurs 10 meilleures années ou à défaut, d’un minimum vieillesse en vigueur. Une dérogation réglementaire dans les régimes de retraites complémentaires devrait être également adoptée, autorisant la liquidation des droits de ces actifs à la date de leur cessation d’activité au regard du régime général, c’est-à-dire à 60 ans également.

    Sur le plan de l’emploi, le remplacement des « anciens »  serait obligatoirement effectué par des jeunes demandeurs d’emploi, qui seront préalablement accompagnés en tutorat par les futurs retraités pendant une période de 6 mois, sur les postes à pourvoir. Les employeurs bénéficieraient d’une exonération de charges sociales patronales durant la même période, pour le jeune dont le contrat de travail sera à durée indéterminée.  

    Ce dispositif ne serait pas fondé sur le volontariat comme l’a été en son temps, celui appelé « congés de solidarité » mais s’inscrirait à titre dérogatoire dans la réforme des retraites s’appliquant aux DOM. En effet, si en France continentale il est démontré que les français gagnent en espérance de vie, dans le même bilan démographique dressé par l’Insee, le constat inverse est établi pour l’ensemble des DOM à l’exception de la Martinique.

    Avec un peu plus de 830 000 habitants, La Réunion est le département d’outremer le plus peuplé mais aussi la région la plus durement impactée par le chômage, en particulier des jeunes, compte tenu d’une population dont la moitié a moins de 32 ans. A cette situation s’ajoute le constat d’une espérance de vie la plus faible au niveau national, avec une mortalité plus forte à partir de 65 ans. Pourtant, les personnes âgées de plus de 60 ans représentent  à peine 12% de la totalité de la population de l’île ; c’est dire ô combien la jouissance d’une retraite après une dure vie de labeur reste courte, voire éphémère pour le plus grand nombre.

    Dans cette nouvelle réforme pour le financement des retraites sur le long terme, le Gouvernement en acceptant une proposition telle que décrite ci-devant pour les outre mers, ne mettrait nullement en péril l’équilibre recherché tant la population bénéficiaire reste limitée. A elle seule, La Réunion, région la plus peuplée d’outre mer, ne représente que 1,3% de la population nationale, l’ensemble des outre mers constituant environ 3%  au 1er janvier 2012.

    Plus globalement, dans un contexte de crise économique qui perdure avec de nombreuses suppressions d’emplois, plus d’entreprises en difficultés, l’innovation industrielle en panne, moins d’actifs pour plus de retraités, le système par répartition en vigueur pour les retraites en France se retrouve automatiquement en déséquilibre tant que la situation ne s’inversera pas.

    Pour rétablir l’équilibre, on ne peut plus se contenter d’augmenter le nombre d’années nécessaire pour prétendre à une retraite complète car cela constitue aujourd’hui une pénalisation pour les jeunes générations qui auraient à supporter seules, le poids du financement. De même, augmenter les cotisations, renchérit le coût du travail et fait perdre en compétitivité nos entreprises avec le risque d’aggraver leurs difficultés et accentuer les pertes d’emplois.

    Le contexte exige davantage une solidarité intergénérationnelle qui se concrétiserait dans un partage de l’effort de financement des retraites par les retraités eux-mêmes. Bien évidemment, les retraites les plus basses seraient exemptées de toute contribution.

    Osons espérer que nos parlementaires - dont le régime spécial de retraite ne risque pas d’être amendé – feront preuve d’audace et de courage pour soutenir une audacieuse proposition.

     

    Zig Uller

    Juillet 2013


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    De nombreux réunionnais, notamment les jeunes, espèrent trouver en partie des réponses à leurs attentes dans « une régionalisation de l’emploi » tant ce thème semble contenir de possibles prometteurs pour leur devenir !

    Le champ des possibles s’avère à la fois vaste et totalement étriqué selon que nos audacieux Représentants au Parlement réussiraient, ou pas, à faire amender par exception les fondements constitutionnels - rien que cela - permettant de rompre avec le principe d’égalité des citoyens de la Nation. C’est ce que veut dire la « régionalisation de l’emploi » : autrement dit accorder une préférence régionale dans l’emploi, l’embauche, le recrutement, aux personnes résidantes ( ?), ou nées ( ?) ou ayant des origines ( ?) ou ayant des intérêts matériels et moraux ( ?) dans une région particulière.

    En quoi faudrait-il bouleverser l’ordre des choses pour instaurer cette « régionalisation » alors que c’est quasiment pratique courante partout en France et dans ses territoires d’outre-mer ! En effet, quelle que soit la région française, dès lors qu’une personne active, de nationalité française,  s’y est installée sans pour autant y être née ou y avoir ses ascendants, cette personne peut prétendre, voire accéder à un emploi pour lequel elle possède les pré-requis.

    Il ne faut pas se tromper sur le fond car la fausse thématique de la « régionalisation »  masque en réalité une discrimination de classe sociale - voire raciale - qui voudrait s’effacer sous une qualification plus moderne, plus contemporaine. Les dérives, rarement dénoncées, ne sont pas particulières aux territoires d’outre mer car elles sont depuis longtemps le lot quotidien des populations ghettoïsées dans les banlieues. On s’offusque plus facilement des mauvais traitements faits à la faune que des discriminations envers les populations métisses des banlieues et celles des DOM pour leurs façons d’être. Sans se voiler la face, on peut également supposer un soupçon de racisme fortement ancré chez certains des compatriotes à l’égard des « français de couleur » ou d’origine « étrangère ».

    Pour revenir au contexte local, en dehors du secteur public dans lequel quelques centaines de postes tout au plus, pourront être occupés par des Réunionnais (natifs ou d’adoption), la grande majorité des jeunes de nos villes et de nos quartiers auront encore malheureusement comme seules solutions d’avenir les contrats précaires (aidés ou pas), l’expatriation, le RSA. Par ces temps de récession économique, beaucoup d’entreprises rencontrent des difficultés pour maintenir leur activité. Dans les secteurs dans lesquels subsistent quelques offres d’emploi, celles-ci sont le plus souvent réservées à des immigrants attendus car les candidats locaux n’auraient pas de qualification requise pour occuper ces postes. C’est le motif le plus fréquemment utilisé pour écarter de ces emplois, les demandeurs originaires des quartiers ruraux et ceux présumés « en tension ».

    Les prétendants à ces emplois sont jugés plus sur leur paraître et leur façon d’être que sur leurs compétences, leur savoir-faire. En France continentale, à part quelques exceptions comme les « start-up » ou les exploitations agricoles, les demandeurs d’emploi qui osent se présenter à un entretien d’embauche dans une tenue «décontractée » n’ont aucune chance d’être retenus car dans le standard français de l’emploi « l’habit fait le moine ».  Ici, à  La Réunion, ce code fait partie des « non-dits » et, hormis les petits patrons réunionnais qui n’y attachent aucune importance à des détails vestimentaires, les autres dirigeants se montrent plutôt exigeants et en font une discrimination sociale car s’ils admettent volontiers une aisance vestimentaire sous nos latitudes, la « mode des jeunes » suscite la suspicion de nombreux vices dont l’entreprise préfèrerait éviter.

    Hypocritement, tout le monde s’accorde à prôner l’égalité des chances dans une société réunionnaise qui a connu une évolution accélérée depuis trente ans. Or, la course est à l’élitisme et au Paraître. L’Ecole de la République n’a pas complètement joué son rôle car nombre de ses réformes ont escamoté une de ses missions essentielles : apprendre à discerner le conventionnel de ce qui ne l’est pas. La suppression du service militaire obligatoire a également contribué à dissiper cet apprentissage du conventionnel que la liberté individuelle ne parvient pas automatiquement à en respecter les règles.

    Ainsi, l’éloignement avec un Enseignement, une Formation, ajouté à un désœuvrement plus ou moins long, place le Réunionnais dans une situation de frustration avec perte des codes conventionnels. Pour les employeurs utilisant le parler créole, les blocages sont facilement levés et la communication s’instaure aisément. Ce qui crée la possibilité d’un entretien objectif dans la procédure de recrutement. En revanche, si l’employeur ne s’exprime pas dans le même parler, rapidement, la frustration du demandeur d’emploi devient handicap et le dévalorise.
    A la discrimination sociale s’ajoutent parfois des comportements communautaristes pour éloigner principalement certains réunionnais natifs (à l’exception des jolies misses) des emplois « vitrine », objets de toutes sortes de campagnes de communication.

    Vu l’ampleur du chômage à La Réunion, ce n’est pas dans une recherche de « préférence régionale » qu’il faut s’attendre à donner un emploi au plus grand nombre. Non seulement l’activité économique est en récession mais compte tenu de la démographie, le tissu économique ne pourra pas générer suffisamment d’emplois pour faire baisser significativement le chômage dans le département. Des actions de formation préalables à l’embauche pour aider à gommer tout ce qui peut faire naître toute discrimination sociale seraient utiles aux demandeurs d’emplois tant sur le plan local que dans le cadre de leur mobilité.

    Les actes et engagements visant à faire disparaître toute discrimination pour l’emploi devront être signalés et encouragés ainsi que toutes les initiatives pour un meilleur équilibre dans le partage des richesses de notre économie insulaire. Par exemple, un conditionnement des aides ou exonérations de charges octroyées aux employeurs serait efficace pour des recrutements dans la commune du siège de leur établissement et favoriserait l’emploi de proximité.

    De même, une plus grande attention devrait être apportée sur les mécanismes de défiscalisation tant réclamés par les investisseurs pour des équipements industriels ou machines-outils qui, en forte proportion, viennent détruire des emplois moyennement qualifiés pour laisser la place à d’autres de plus haute technicité en nombre inférieur, réservés à des personnes extérieures recommandées par les fournisseurs desdits équipements. C’est ainsi qu'au cours de ces dernières années, par effets pervers, la défiscalisation a occasionné la destruction de nombreux emplois. Pour les propriétaires de ces équipements et machines outils performantes, c’est avant tout la recherche de la productivité, du profit. En contrepartie, ils tenteront de rassurer les salariés en affirmant que c’est pour l’amélioration de leurs conditions de travail, la diminution de la pénibilité, etc.…etc.… La réalité est tout autre, ce seront les emplois d’appoint (intérimaires, CDD) qui vont d’abord être supprimés puis des conversions de postes seront demandées à ceux qui restent, ainsi de suite jusqu’à compression de la masse salariale pour fonder l’exploitation au maximum sur l’équipement en machines. Après, on viendra déclarer que l’équipement industriel est surdimensionné pour une production locale limitée, qu’il faut réduire encore l’effectif si l’activité doit être maintenue à minima  si ce n’est pour aboutir à une cession ou une faillite et repartir sur un nouveau créneau défiscalisable.

    Bien entendu, les entreprises citoyennes et responsables qui investissent pour La Réunion dans la production de biens et services consommés par la population locale doivent être soutenues si elles créent des emplois proportionnellement à leur croissance. Mais n’oublions pas que nous sommes sur une île, un territoire limité dans un environnement géopolitique particulier, dans lequel La Réunion est « perfusée » de toutes sortes d’aides sociales qui irriguent la consommation des ménages certes, mais ne contribuent pas directement à la création d’emplois. Toute cette manne financière ne doit pas seulement permettre aux distributeurs de produits finis, en majorité importés, de s’enrichir puis à passer le relais à d’autres successeurs par la revente de leurs enseignes et ainsi de suite… Le réveil de la population devant tant de mépris pour son évolution sociale risque d’être brutal demain..

    A côté de cela, nos politiques devraient se montrer attentifs aux propositions tendant à faire naître et s’amplifier une solidarité intergénérationnelle qui conforterait durablement l’harmonie sociale de notre société insulaire.

    Zig Uller – Mai 2013


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    Chaque matin, plusieurs stations de radio se rivalisent pour communiquer les sempiternels ralentissements sur les routes. Chaque matin, des milliers de personnes perdent des milliers d'heures dans ces milliers de véhicules qui sont sensés se déplacer en faisant du sur place sur plusieurs kilomètres. 

    Et sur notre petit territoire, la voiture reste le mode de transport privilégié, conforté par la volonté des pouvoirs publics de soutenir le développement et l'aménagement du territoire en rapport avec ce mode déplacement. 
     
    C'est ainsi que le Président de la Région se réjouit de son projet de future route du littoral à 1,6 milliard d'euros tant pour la 
    satisfaction de son ego à vouloir accrocher son nom dans l'histoire de La Réunion avec une infrastructure démesurée, inadaptée; que pour un schéma régional de développement économique limité au tout automobile et aux travaux routiers. Dans ce cas, pourquoi n'envisage-t-il pas de faire carrément relier La Réunion à la France continentale par un "maxi viaduc" ? Il y aura du travail pendant des décennies pour les entreprises du BTP et des milliers de véhicules à engloutir comme fondations, remplacés par autant de milliers pour le lobby auto...la continuité territoriale on l'aura aussi !
     
    Tentons de rester réalistes et pragmatiques - comme ne cesse de se répéter à l'envi Monsieur le Président de  Région sans pour autant y parvenir - pour analyser les causes de ces ralentissements observés chaque jour et de surcroît pendant les jours de classe : Les flux circulatoires sont plus importants aux abords des agglomérations et des zones d'activités (industrielles, portuaires, commerciales ou artisanales). Que constate-t-on également ? De nombreux automobilistes sont seuls dans leur véhicules, d'autres avec leur marmaille et un grand nombre de véhicules sont des utilitaires ou portent la signalétique d'une entreprise. Proportionnellement au nombre de véhicules, les transports en commun sont les moins nombreux.
     
    Partant de ces constats, quoi de plus simple et logique que d'imaginer des transports collectifs pour tous les établissements d'enseignement, toutes les entreprises occupant plus de 5 salariés, avec l'aide régionale à l'investissement pour ces transports. 
    Les élèves des établissements d'enseignement dont le domicile est distant de plus d'un kilomètre devront obligatoirement emprunter leur "bus school". Les établissements devront être pourvus d'autant de bus scolaires qu'il y a de quartiers distants dans leur périmètre assigné. Les entreprises devront disposer d'autant de transports que leur effectif compte de tranches de 30 salariés...
     
    Un "Trans-Eco-Express" avec 2000 bus était projeté sans pour autant s'inscrire dans un schéma cohérent de desserte du territoire. 
     
    Avec ce qui est suggéré ci-devant, non seulement de nombreux emplois de chauffeur seront créés mais également "à la clé" : des investissements dans des véhicules "propres" de type hybride, des emplois indirects d'accompagnement, de maintenance, sans compter l'amélioration de la qualité de la vie, de l'environnement et bien entendu une  circulation plus fluide. 
     
    Sans conteste, le transport en commun sera mieux apprécié par le reste de la population qui l'emprunterait volontiers si toutes les zones d'habitations se retrouvent desservies par des véhicules moins importants mais aux passages plus fréquents. 
     
    On voit bien que ce n'est pas dans la réalisation d'un ouvrage au coût déjà exorbitant et susceptible de l'être davantage au final, que l'amélioration des déplacements trouvera du sens si ce n'est dans la promotion du transport en commun, pas forcément via un réseau ferré.
     
    Parallèlement, les municipalités devraient réfléchir à l'aménagement des centres villes, en privilégiant vers les abords, des parkings surveillés et une desserte des rues du coeur de ville par des navettes aux rotations régulières avec des temps d'attente inférieurs aux 5 minutes.
     
    En laissant de côté les clivages pour travailler conjointement sur un tel schéma, Région, Département et Municipalités se mettront véritablement au service de la population de ce territoire et utiliser de façon optimale les fonds publics en grande partie prélevés sur la population au travers de toutes sortes de fiscalités. Ce n'est pas dans des oeuvres gigantesques ou simplement démesurées et inutiles que l'on doit mesurer la grandeur politique de tel ou tel auteur.
     
    Cette contribution à la réflexion sur notre développement futur restera sans doute au stade de voeu pieux mais qu'elle serve au moins comme source d'inspiration pour faire évoluer les lignes vers plus de cohérence et de lucidité.
     
    ZIg Uller - avril 2013

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    "Peut-on continuer à marcher sur la tête et à manquer autant de bon sens lorsque autant de jeunes ont besoin d'être soutenus, d'avoir une primo-expérience professionnelle, d'avoir un contact avec le monde de l'entreprise ?" 
    Par cette interrogation à lui-même, le président de la droite "dite" sociale lance un pseudo plaidoyer pour l'emploi des jeunes alors qu'il en a cure et trouve là une occasion de plus pour dénigrer le pouvoir en place, s'inscrivant lui-même dans la perspective 2014 avec laquelle il ponctue la fin de son article.
     
    La situation sociale des jeunes dans ce département est trop grave, trop injuste pour être associée aux préoccupations carriéristes de tout le personnel politique aujourd'hui en poste. Qu'ils soient de droite, de gauche ou d'ailleurs, les seules préoccupations du personnel politique pour les mois à venir - y compris ceux fraîchement élus aux législatives de l'an passé - consistent à poser les jalons pour créer des conditions favorables à leur maintien dans leurs postes juteusement indemnisés. C'est ainsi depuis des décennies que le personnel politique à La Réunion opère : une fois élu(e), obtenir des postes dans toutes ces organisations où la présence ouvre droit à des indemnités et cumuler si besoin les mandats électifs, nonobstant les plafonds fixés pour limiter les cumuls. Leur rémunération mensuelle, complémentaire ou principale avec leurs mandats leur apporte de confortables revenus. Alors, la vie chère, les difficultés de fins de mois... il faut chercher ailleurs! Leurs bilans successifs n'ont été que le résultat de l'application des dispositifs décidés à Paris ou à Bruxelles à partir du travail des fonctionnaires de l'ombre qui oeuvrent véritablement pour le bien de la population, dont on saura rarement les noms.
     
    Hommes et femmes politiques à La Réunion sont tous "ces gens aisés" provenant de la fonction publique en grand majorité (à une ou deux exceptions près) et n'ayant jamais eu à connaître les affres de la recherche d'emploi. Leur service à l'Etat était si minime qu'ils ont eu à profiter de beaucoup de temps pour aller "duper" les populations les plus démunies en leur faisant croire de leur grande capacité à faire évoluer les choses et ainsi se faire élire.
     
    Depuis quelques semaines, les jeunes organisés ou pas en mouvement, manifestent leur impatience à entendre les mêmes discours soporifiques sur la situation sociale sans qu'il soit annoncé clairement des actions volontaristes pour "changer la donne". Comment les jeunes peuvent-ils encore croire en la parole du personnel politique en place à La Réunion ? Peut-être que cette parole prendrait du sens si les jeunes passent à un niveau supérieur dans leurs exigences en assiégeant d'abord le QG des parlementaires qui se planquent alors qu'ils devraient être aux avant-postes pour réclamer à l'Etat un véritable Plan Marshall en vue de donner une perspective de vie à toute la jeunesse réunionnaise. C'est à nos parlementaires, sénateurs et députés, unis au nom de La Réunion Solidaire, d'obtenir de l'Etat, non seulement les aides mais surtout le pouvoir d'adopter des mesures spécifiques à la situation locale dans notre environnement india-océanique. Il est urgent de saisir l'opportunité du futur programme de révision constitutionnelle pour faire abroger l'amendement Virapoullé (alinéa 5 de l'article 73 de la Constitution)
     
    Du jour au lendemain, le renouvellement de la classe politique ne s'opèrera pas - contraintes de calendrier obligent -  du plus grand nombre de nos représentants dans les diverses organisations qu'ils ont jusqu'ici créées même si certaines sont totalement inutiles ou inefficaces, dès lors que cela leur rapporte des indemnités. 
    En revanche, il faut exiger de la part de ceux dont le pouvoir est théoriquement plus influent, un engagement effectif dans une action commune pour sortir La Réunion dans son marrasme : adhérer de gré ou de force à une véritable "union sacrée" pour donner à notre jeunesse des perspectives d'avenir; c'est-à-dire imaginer et définir des schémas de développement pour l'activité économique locale, l'emploi local, les déplacements locaux, la coopération régionale.
     
    Aux jeunes responsables de prendre en mains ces leviers pour changer une société réunionnaise trop engoncée dans des pratiques post-coloniales servant de fonds de commerce au personnel politique depuis la départementalisation.
     
    Zig Uller - mars 2013

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