• Pour une vraie prise de conscience

     

    "Peut-on continuer à marcher sur la tête et à manquer autant de bon sens lorsque autant de jeunes ont besoin d'être soutenus, d'avoir une primo-expérience professionnelle, d'avoir un contact avec le monde de l'entreprise ?" 
    Par cette interrogation à lui-même, le président de la droite "dite" sociale lance un pseudo plaidoyer pour l'emploi des jeunes alors qu'il en a cure et trouve là une occasion de plus pour dénigrer le pouvoir en place, s'inscrivant lui-même dans la perspective 2014 avec laquelle il ponctue la fin de son article.
     
    La situation sociale des jeunes dans ce département est trop grave, trop injuste pour être associée aux préoccupations carriéristes de tout le personnel politique aujourd'hui en poste. Qu'ils soient de droite, de gauche ou d'ailleurs, les seules préoccupations du personnel politique pour les mois à venir - y compris ceux fraîchement élus aux législatives de l'an passé - consistent à poser les jalons pour créer des conditions favorables à leur maintien dans leurs postes juteusement indemnisés. C'est ainsi depuis des décennies que le personnel politique à La Réunion opère : une fois élu(e), obtenir des postes dans toutes ces organisations où la présence ouvre droit à des indemnités et cumuler si besoin les mandats électifs, nonobstant les plafonds fixés pour limiter les cumuls. Leur rémunération mensuelle, complémentaire ou principale avec leurs mandats leur apporte de confortables revenus. Alors, la vie chère, les difficultés de fins de mois... il faut chercher ailleurs! Leurs bilans successifs n'ont été que le résultat de l'application des dispositifs décidés à Paris ou à Bruxelles à partir du travail des fonctionnaires de l'ombre qui oeuvrent véritablement pour le bien de la population, dont on saura rarement les noms.
     
    Hommes et femmes politiques à La Réunion sont tous "ces gens aisés" provenant de la fonction publique en grand majorité (à une ou deux exceptions près) et n'ayant jamais eu à connaître les affres de la recherche d'emploi. Leur service à l'Etat était si minime qu'ils ont eu à profiter de beaucoup de temps pour aller "duper" les populations les plus démunies en leur faisant croire de leur grande capacité à faire évoluer les choses et ainsi se faire élire.
     
    Depuis quelques semaines, les jeunes organisés ou pas en mouvement, manifestent leur impatience à entendre les mêmes discours soporifiques sur la situation sociale sans qu'il soit annoncé clairement des actions volontaristes pour "changer la donne". Comment les jeunes peuvent-ils encore croire en la parole du personnel politique en place à La Réunion ? Peut-être que cette parole prendrait du sens si les jeunes passent à un niveau supérieur dans leurs exigences en assiégeant d'abord le QG des parlementaires qui se planquent alors qu'ils devraient être aux avant-postes pour réclamer à l'Etat un véritable Plan Marshall en vue de donner une perspective de vie à toute la jeunesse réunionnaise. C'est à nos parlementaires, sénateurs et députés, unis au nom de La Réunion Solidaire, d'obtenir de l'Etat, non seulement les aides mais surtout le pouvoir d'adopter des mesures spécifiques à la situation locale dans notre environnement india-océanique. Il est urgent de saisir l'opportunité du futur programme de révision constitutionnelle pour faire abroger l'amendement Virapoullé (alinéa 5 de l'article 73 de la Constitution)
     
    Du jour au lendemain, le renouvellement de la classe politique ne s'opèrera pas - contraintes de calendrier obligent -  du plus grand nombre de nos représentants dans les diverses organisations qu'ils ont jusqu'ici créées même si certaines sont totalement inutiles ou inefficaces, dès lors que cela leur rapporte des indemnités. 
    En revanche, il faut exiger de la part de ceux dont le pouvoir est théoriquement plus influent, un engagement effectif dans une action commune pour sortir La Réunion dans son marrasme : adhérer de gré ou de force à une véritable "union sacrée" pour donner à notre jeunesse des perspectives d'avenir; c'est-à-dire imaginer et définir des schémas de développement pour l'activité économique locale, l'emploi local, les déplacements locaux, la coopération régionale.
     
    Aux jeunes responsables de prendre en mains ces leviers pour changer une société réunionnaise trop engoncée dans des pratiques post-coloniales servant de fonds de commerce au personnel politique depuis la départementalisation.
     
    Zig Uller - mars 2013

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :