• Déplacements : arrêtons de faire du sur place !

     

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    Chaque matin, plusieurs stations de radio se rivalisent pour communiquer les sempiternels ralentissements sur les routes. Chaque matin, des milliers de personnes perdent des milliers d'heures dans ces milliers de véhicules qui sont sensés se déplacer en faisant du sur place sur plusieurs kilomètres. 

    Et sur notre petit territoire, la voiture reste le mode de transport privilégié, conforté par la volonté des pouvoirs publics de soutenir le développement et l'aménagement du territoire en rapport avec ce mode déplacement. 
     
    C'est ainsi que le Président de la Région se réjouit de son projet de future route du littoral à 1,6 milliard d'euros tant pour la 
    satisfaction de son ego à vouloir accrocher son nom dans l'histoire de La Réunion avec une infrastructure démesurée, inadaptée; que pour un schéma régional de développement économique limité au tout automobile et aux travaux routiers. Dans ce cas, pourquoi n'envisage-t-il pas de faire carrément relier La Réunion à la France continentale par un "maxi viaduc" ? Il y aura du travail pendant des décennies pour les entreprises du BTP et des milliers de véhicules à engloutir comme fondations, remplacés par autant de milliers pour le lobby auto...la continuité territoriale on l'aura aussi !
     
    Tentons de rester réalistes et pragmatiques - comme ne cesse de se répéter à l'envi Monsieur le Président de  Région sans pour autant y parvenir - pour analyser les causes de ces ralentissements observés chaque jour et de surcroît pendant les jours de classe : Les flux circulatoires sont plus importants aux abords des agglomérations et des zones d'activités (industrielles, portuaires, commerciales ou artisanales). Que constate-t-on également ? De nombreux automobilistes sont seuls dans leur véhicules, d'autres avec leur marmaille et un grand nombre de véhicules sont des utilitaires ou portent la signalétique d'une entreprise. Proportionnellement au nombre de véhicules, les transports en commun sont les moins nombreux.
     
    Partant de ces constats, quoi de plus simple et logique que d'imaginer des transports collectifs pour tous les établissements d'enseignement, toutes les entreprises occupant plus de 5 salariés, avec l'aide régionale à l'investissement pour ces transports. 
    Les élèves des établissements d'enseignement dont le domicile est distant de plus d'un kilomètre devront obligatoirement emprunter leur "bus school". Les établissements devront être pourvus d'autant de bus scolaires qu'il y a de quartiers distants dans leur périmètre assigné. Les entreprises devront disposer d'autant de transports que leur effectif compte de tranches de 30 salariés...
     
    Un "Trans-Eco-Express" avec 2000 bus était projeté sans pour autant s'inscrire dans un schéma cohérent de desserte du territoire. 
     
    Avec ce qui est suggéré ci-devant, non seulement de nombreux emplois de chauffeur seront créés mais également "à la clé" : des investissements dans des véhicules "propres" de type hybride, des emplois indirects d'accompagnement, de maintenance, sans compter l'amélioration de la qualité de la vie, de l'environnement et bien entendu une  circulation plus fluide. 
     
    Sans conteste, le transport en commun sera mieux apprécié par le reste de la population qui l'emprunterait volontiers si toutes les zones d'habitations se retrouvent desservies par des véhicules moins importants mais aux passages plus fréquents. 
     
    On voit bien que ce n'est pas dans la réalisation d'un ouvrage au coût déjà exorbitant et susceptible de l'être davantage au final, que l'amélioration des déplacements trouvera du sens si ce n'est dans la promotion du transport en commun, pas forcément via un réseau ferré.
     
    Parallèlement, les municipalités devraient réfléchir à l'aménagement des centres villes, en privilégiant vers les abords, des parkings surveillés et une desserte des rues du coeur de ville par des navettes aux rotations régulières avec des temps d'attente inférieurs aux 5 minutes.
     
    En laissant de côté les clivages pour travailler conjointement sur un tel schéma, Région, Département et Municipalités se mettront véritablement au service de la population de ce territoire et utiliser de façon optimale les fonds publics en grande partie prélevés sur la population au travers de toutes sortes de fiscalités. Ce n'est pas dans des oeuvres gigantesques ou simplement démesurées et inutiles que l'on doit mesurer la grandeur politique de tel ou tel auteur.
     
    Cette contribution à la réflexion sur notre développement futur restera sans doute au stade de voeu pieux mais qu'elle serve au moins comme source d'inspiration pour faire évoluer les lignes vers plus de cohérence et de lucidité.
     
    ZIg Uller - avril 2013

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